La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.
Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)
auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr
jeudi 19 décembre 2013
Bestiaire érotique, Jean-Luc Hennig [Albin Michel, 1998]
samedi 14 décembre 2013
Chang'e 3 ou le lapin de jade
Phonétique-fictions, Rémy Leboissetier [éditions Venus d'ailleurs, collection Pallas Hôtel / Porte J, 2013]
Quatrième ouvrage de la collection Pallas Hôtel et première entrée de la porte J (domaine du jeu : carte joker et jongleries), Phonétique-fictions rassemble 18 aventures luxuriantes et luxurieuses, entrelardées de virelangues. Après avoir sillonné les sentiers qui bifurquent des glossaires par différents moyens de logomotion, observé les configurations célestes et galeries souterraines des vocables, l'auteur nous invite à découvrir la « faune phonitruante et la flore verboyante » * de son album sonorifique, panorama paronymique en 17 vues conformes au nombre de phonèmes consonantiques de l'alphabet français (avec le A en supplément vocalique). Ouvrage à considérer comme un classique de l'allitérature, tout au moins comme un parfait manuel d'élocution et remède efficace pour les dyslexiques.
jeudi 24 octobre 2013
Les boutiques de cannelle, Bruno Schulz [Denoël, 1974]
Barry Flanagan [1941-2009]
lundi 30 septembre 2013
City of mirrors, Motor Totemist Guild [Cuneiform records, 1999]
Fondé en 1980 par le compositeur James Grigsby et la vocaliste/poète Christine Clements, Motor Totemist Guild s'investit au cours des années 70 dans l'étude et la pratique de la musique électronique, le chant polyphonique de la Renaissance, le rock progressif, le sérialisme post-Webern, le gamelan balinais et le punk-jazz. Après un déplacement à Los Angeles, Grigsby et Clements réalisent en 1984 leur premier projet, Infra Dig, enregistrement qui s'appuie sur un large ensemble de musiciens et lance le label Rotary Totem Records.
samedi 31 août 2013
La barque silencieuse, Dernier royaume VI [extrait], Pascal Quignard
Arnold Bocklin, L'île des morts (version 3) - 1886 |
jeudi 22 août 2013
vendredi 16 août 2013
Un lièvre de levé !
vendredi 2 août 2013
Les sept types en or : Gabriel et Marcel Piqueray [1920-1992/1997]
Les frères Piqueray publient en 1941 leur premier livre, Au-delà des gestes. Ils collaborent par la suite à la revue manuscrite Vendredi réalisée par Paul Colinet en un seul exemplaire pour son neveu (1949-1951), à La carte d'après nature de Magritte (1952-1956), à Temps mêlés fondé en 1952 par André Blavier, ainsi qu'au Daily-Bul, fondé en 1953 par André Balthazar et Pol Bury et au Petit Jésus de Noël Arnaud (1951-1963).
AFFECTIF LOINTAIN – ÉROTIQUE VOILÉE
M. et G. Piqueray tiennent la poésie pour un état de second ordre. C'est à l'amour, à la fois incertain, inconnu, angoissé, qu'ils accordent la première place. Il s'agit de la dimension la plus occultée de leurs écrits, celle que l'on feint d'ignorer, délibérément. Parce que, tout comme l'écrivait Francis Picabia : « Pour que vous aimiez quelque chose, il faut que vous l'ayez vu, entendu depuis longtemps... » Pour les frères Piqueray, il n'importe pas d'exprimer une sorte d' « idéal » de l'éternel féminin, mais bien de montrer leur tendresse envers la femme et non « les femmes ». Cette tendresse se traduit en termes d'affectif lointain et d'érotique voilée, particulièrement sensibles dans leurs proses poétiques. […] Un goût certain pour l'amour courtois transparaît aussi dans Poudres lourdes. L'érotique voilée apparaît dans La belle saison, « où une femme très chaste d'allure, de langage » prononce avec distraction suffisamment concertée pour susciter le désir, « les mots praline, bijou, humide, jardin »...
POUR SOLDE DE TOUTE LITTERATURE
Il n'y a pas eu, pour les frères Piqueray, volonté de faire œuvre. Si elle existe, elle s'est constituée malgré eux, au fil des publications périodiques, au gré de l'intérêt marqué par quelques éditeurs […] Bien que la chose n'ait pas été préméditée, M. Piqueray liquide en toute liberté les formes littéraires – dans ce qu'elles ont de terrorisant. Ce démantèlement ne passe pas par le manifeste ou la dénonciation, mais par une subversion introduite au cœur mes des conventions du langage..
SÉISMES
Les Non inhibited poems ont été écrits par M. Piqueray dans une période d'extrême détresse personnelle, entre 1949 et 1954.../... Le réel l'a à ce point pris à la gorge, qu'il le restitue en textes qui sautent au visage, comme la lave contenue sous la croûte, qui incube puis explose. Ce séisme dans le langage n'est pas né d'un projet. M. Piqueray ne s'est pas installé à sa table de travail et d'écriture (il n'en a pas) en se disant : « à présent, nous allons écrire des poèmes non-inhibés ». Il a vécu cet état de non-inhibition, de sans-gêne absolu.
MAGIE DU MYSTÈRE
La Salle de Feu est de proportions infinies.
Les murs de la Salle de Feu sont en souple peau de bouchon.
La vaste chambre se trouve, tout entière, entourée de bancs de pierre bleue sur lesquels sont disposées, à intervalles réguliers, d'immenses vasques de craie emplies, jusqu'aux bords, de grenailles de plomb.
Aux murs pendent des calebasses d'or gonflées de mies de pain. L'on voit aussi, descendant du plafond vers le sol, de longs chapelets dont chaque grain a la grosseur d'une tête d'homme : ce ne sont que des boules de feutre blanc d'où surgissent de minces dagues de verre.
C'est au centre même de la Salle de Feu que se situe le Bassin Maudit. D'une capacité énorme, il contient un liquide qui possède exactement la couleur de l'arc-en-ciel.
Quand le Grand Silence règne sur la Salle de Feu, six femmes masquées viennent s'étendre en bordure du Bassin Maudit.
Mais au moindre bruit, elles se lèvent aussitôt, puis exécutent une Ronde Sacrale que l'on appelle aussi la Danse des Flammes.
Effectivement, ces femmes, au fur et à mesure que se développent leurs évolutions chorégraphiques, deviennent phosphorescentes et finissent, à la longue, par se couvrir de flammes aux nuances fertiles.
Torches vivantes, elles tourbillonnent jusqu'au moment où le Grand Silence visite à nouveau la Salle de Feu.
Il paraît que la Salle de Feu est dédiée à la Magie du Mystère.
Extrait de Les poudres lourdes (Paris, Fontaine, coll. L'Âge d'or, 1945)
CLITARABELLES (extrait)
à Brigitte Evers
Jacqueline
et Moniquendam
à genoux
lèvres pressées
et tambours au repos
provoquent un grave appel
de leurs seins
tels
au fond d'un ravin
deux malandrins
vus
entre chien et loup
et les filles d'or
aux jambes hautes
sous la peau claire
du ciel frais
sens dessus dessous
Une question souvent posée à propos du travail sur le langage mené par les frères Piqueray a trait à leur proximité ou leur appartenance au mouvement surréaliste. Cette question n’est pas sans importance. Elle nous permet de comprendre ce qui différencie les Piqueray et leur conception de l’humour des poètes surréalistes français. De distinguer aussi en quoi leur humour est profondément belge et non pas français. Marcel Piqueray a toujours insisté violemment sur le fait qu’ils n’étaient pas surréalistes. Lors d’un entretien que j’ai eu l’honneur de susciter avec le meilleur critique de leur œuvre, Philippe Dewolf, et de publier, Marcel Piqueray disait : « Il y a sans doute dans l’opinion que les gens se font de l’œuvre des Piqueray une assimilation abusive au surréalisme. Je n’ai jamais tenu, personnellement, Marcel Lecomte pour un surréaliste. Paul Colinet non plus. Mais je crois par contre Paul Nougé surréaliste. Et ayant dîné 52 mardis avec Magritte (pour débattre d’un sujet que je considère comme extrêmement ennuyeux : Dieu) je puis dire que Magritte est un peintre surréaliste et que le seul surréaliste vivant encore en Belgique est Marcel Mariën. A propos du surréalisme, il disait que si l’on écrit avec une méthode surréaliste de tristes imbécillités, cela reste de tristes imbécillités. Et il ajoutait : sans excuse. Et s’il est un fait que nous avons traîné longtemps derrière nous cette étiquette de surréalistes, c’est que nous avions fréquenté Magritte ou des personnes comme Colinet ou Lecomte, qui étaient tangents au surréalisme ».
mercredi 31 juillet 2013
Complément au Ciné-journal, Serge Daney [Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma, 1998]
La fable du crocodile et l'usage de la vérité, René Daumal [1908-1944]
jeudi 25 juillet 2013
Ciné-Journal, Serge Daney [Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 1998]
samedi 6 juillet 2013
Mary Poppins, P. L. Travers (1899-1996)
- Ça ne peut pas être une vraie lune n'est-ce pas ?
Le Soleil répondit : Qu'est-ce qui est réel, et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Peux-tu me le dire ? Peut-être n'en saurons-nous jamais plus que ceci : il suffit de penser une chose pour la rendre réelle.
Le Soleil sourit à nouveau, un peu tristement.
Pamela Lyndon Travers sur Wikipedia
Sa biographie (en anglais, beaucoup plus complète)
P.S. Merci à Anatole, le stalker et "marcheur lent"...
samedi 15 juin 2013
L'éléphant dans la lune [Samuel Butler, Jean de la Fontaine]
Développe le vrai caché sous l'apparence.
Je ne suis point d'intelligence
Avecque mes regards peut-être un peu trop prompts,
Ni mon oreille lente à m'apporter les sons.
Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse,
La raison décide en maîtresse.
Mes yeux, moyennant ce secours,
Ne me trompent jamais, en me mentant toujours.
Si je crois leur rapport, erreur assez commune,
Une tête de femme est au corps de la lune.
Y peut-elle être ? Non. D'où vient donc cet objet ?
Quelques lieux inégaux font de loin cet effet.
La Lune nulle part n'a sa surface unie :
Montueuse en des lieux, en d'autres aplanie,
L'ombre avec la lumière y peut tracer souvent,
Un homme, un bœuf, un éléphant.
Naguère l'Angleterre y vit chose pareille,
La lunette placée, un animal nouveau
Parut dans cet astre si beau ;
Et chacun de crier merveille.
Il était arrivé là-haut un changement
Qui présageait sans doute un grand événement.
Savait-on si la guerre entre tant de puissances
N'en était point l'effet ? Le Monarque accourut :
Il favorise en Roi ces hautes connaissances.
Le Monstre dans la Lune à son tour lui parut.
C'était une Souris cachée entre les verres :
Dans la lunette était la source de ces guerres.
dimanche 9 juin 2013
La môle ou le poisson-lune
La môle se nourrit principalement de méduses qu'elle consomme en grandes quantités en raison de leur faible valeur nutritionnelle. Les femelles pondent plus d'œufs que n'importe quel autre vertébré connu. Le fretin de môle ressemble à un petit poisson-hérisson. Il possède de grandes nageoires pectorales et caudale. Son corps est recouvert d'épines qui disparaissent à l'âge adulte.
La méduse bleue ou méduse lune (Aurelia Aurita) |
Môle à l'Aquarium de Monterey - Californie |