" In principio erat Verbum, de source biblique. Au départ, en tout cas, il y le A, le toit du monde, Himalaya qui abrite le grand Magistrat, le Kalife Alif, lançant d'un coup de glotte inaugural l'éclair vocalique et la foudre consonnante : Abracadabra ! ".
Quatrième
ouvrage de la collection Pallas Hôtel et première entrée de
la porte J (domaine du jeu : carte joker et jongleries),
Phonétique-fictions rassemble 18 aventures luxuriantes et
luxurieuses, entrelardées de virelangues. Après avoir sillonné les
sentiers qui bifurquent des glossaires par différents moyens de logomotion, observé les configurations célestes et
galeries souterraines des vocables, l'auteur nous invite à découvrir
la « faune phonitruante et la flore verboyante » * de son
album sonorifique, panorama paronymique en 17 vues
conformes au nombre de phonèmes consonantiques de l'alphabet
français (avec le A en supplément vocalique). Ouvrage à considérer
comme un classique de l'allitérature, tout au moins
comme un parfait manuel d'élocution et remède efficace pour les
dyslexiques.
* Expression
de Robert Escarpit, tirée de Vocabulosaure.
Le
lecteur-explorateur fera successivement la connaissance de
l'Archimage Abraham, taillé à
cent carats en baccarat d'Ankara ; de Baby Bibendum, chérubin
ébaubi avec bibelots en ribambelle ; d'Ulysse chassant le
cétacé et de Circé, la fiancée suspicieuse ; du Dandy de
Dundee, dindonneau d'ardeur débordante et d'allure dégingandée ;
d'un fier funambule, fildefériste efflanqué ; de Grégoire,
gringo des garrigues, avec son galago gouailleur et sa guenon
guinéenne ; d'un chamelier chenu qui cloche de la hanche
gauche ; d'un Don Juan déjoué par des femmes vengeresses, mangeuses de gingembre ;
d'Aki le kamikaze, encaqué dans un coucou rustique ; de Lilith,
à la pâleur liliale, en lutte avec le mâle originel ; d'un
mamelouk polygame souffrant d'inflammations rhumatismales ;
d'Anna, nonne et naine, béguine de bonne aubaine ; d'un pope
propret portant un peplum de pourpre popeline ; d'Aurore
Perlerare, aux prises avec le roublard Léonard, qui préfère mourir
sans remords en recourant au curare ; d'une statuette
hottentote aux tétons tatillons ; de Victor et Viviane,
bivalves bavant d'amour sur la grève ; de Zazie, zoolâtre, qui
rêve des îles Zanzibar ; et pour finir en bonne moralité, la
série se conclut par la fable du gnou (hargneux) et de l'agneau
(mignon).
Enfin,
parmi les virelangues les plus retors qui servent d'interludes à ces
histoires, proposons celui-ci, à répéter 3 fois au moins le matin
à jeun :
" Le
chat gris tigré intriguait Greta ".
Couverture
originale de Benjamin Monti, bichromie jaune/noir
86p.,
10,5 x 21cm, 505 exemplaires, dont :
500
exemplaires courants + 5 numérotés, comportant un dessin original
de Benjamin Monti.