Franziska Bilek 1940 |
Le
Lapin de Pâques
(Easter Bunny, Osterhase) est une survivance d’un symbole autrefois vénéré comme le plus
haut des dieux, le Grand Lièvre Blanc, créateur de toute vie,
alchimiste de l’immortalité et sauveur, avais-je noté dans un
précédent post, et quand nous croquons dans son corps, maintenant
en chocolat, nous répétons un rite sacrificiel qui remonte à des
temps immémoriaux, lié aux phases de la nature, de décroissance et
de mort, de renouveau et de fertilité. Le lapin « pondeur
d’œufs » reste vivace dans notre hémisphère nord et le
supplément illustré qui figure ici le désigne à votre attention.
Tous les exemples présentés proviennent de l'imagerie allemande,
puisés dans les principales revues illustrées de la première
moitié du siècle dernier : Simplicissimus
et Jugend.
Nous constaterons que le mythe du lièvre blanc perdure, en effet,
selon les considérations et visées de l'époque, en étant mis au
service de la propagande. Il ne saurait s'y soumettre totalement, et
Wilhelm Busch en témoigne (mais c'était avant les périodes
troubles) ; en tout cas, la popularité de ce Osterhase
dans la culture germanique est ici bien évidente.