Galerie de l'évolution du nouvel Homme de verre
La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.
Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)
auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr
samedi 21 juillet 2012
vendredi 20 juillet 2012
Mervyn Peake, écrivain et illustrateur [1911-1968]
Mervyn Peake naît en juillet 1911 et passe une majeure
partie de son enfance à Tientsin, au sud-est de Pékin où son père est docteur
et travaille pour différents groupes de missions sur le territoire chinois. La
famille revient en Angleterre en 1923 et s’installe à Wallington, dans le
Surrey, où son père ouvre son propre cabinet médical. À la fin de l’année 1929,
Mervyn Peake intègre la Royal Academy of
Art de Londres. De 1933 à 1935, il vit sur l’île anglo-normande de Sark
(Sercq) puis revient à Londres, où il commence à enseigner à l’école d’art de
Westminter. En 1936, il fait la rencontre de Maeve Gilmore et se marie l’année
suivante. Son premier livre Captain
Slaughterboard est publié en 1939. Ils quittent Londres pour le Sussex où
naît son premier fils, Sebastian.
Mervyn Peake commence à écrire Titus Groan (Titus d’Enfer) et il est mobilisé dans la Royal Artillery. En décembre de la même
année, Ride a Cock-Horse and other
Nursery Rhymes un recueil de poèmes nonsensiques, est publié. En 1942 naît
son second fils, Fabian. Il bénéficie d’une dispense spéciale de son
commandement supérieur pour poursuivre son travail d’écrivain, avant de quitter
l’armée.
En 1945, Nommé « artiste de guerre » par The Leader magazine, il voyage en
Allemagne et il est parmi les premiers de la force alliée à entrer dans le camp
de concentration de Bergen-Belsen en juin.
En 1946, Titus groan
(Titus d’Enfer) est publié (sur recommandation expresse de Graham Greene) puis la
famille emménage sur l’île de Sercq, où naît une fille en 1949, prénommée Clare.
En 1950, Gormenghast, qui fait suite
à Titus d’Enfer, est publié.
Entre 1943 et 1948, il illustre plusieurs œuvres littéraires :
Alice au pays des merveilles, les Contes de Grimm, Le Dit du
vieux marin de Samuel Taylor Coleridge, L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de
Mr Hyde de Robert Louis Stevenson, L’île
au trésor...
En 1951, il obtient le prix Heinemann pour Gormenghast et The Glassbowers et il est élu membre de la Société Royale de
Littérature. En 1952, la famille s’installe dans la maison familiale de
Wallington (Surrey). Un roman, Mr Pye,
dont l’action se situe sur l’île de Sercq, est publié en 1953. En 1956, Titus d’Enfer est adapté pour la BBC Radio.

All material © The Mervyn
Peake Estate
La trilogie a été adaptée en
série TV sous le titre générique de Gormenghast.
Réalisée à partir de 2000, elle comprend 4 parties.
mardi 3 juillet 2012
Le livre de la neige, François Jacqmin [éditions de la Différence, 1990]

Tout cela
pour dire que François Jacqmin, homme infiniment discret, né dans la province
de Liège en 1929, mort en 1992, est assurément un des grands poètes de la deuxième
moitié du siècle dernier, doué « d’une effroyable exigence », qui se
tient encore en limite du visible (et du lisible). Rien de plus essentiel chez
Jacqmin et de moins savant, de moins référencé, dans sa dimension proprement métaphysique,
qui parvient à replacer la poésie dans sa noèse (acte de pensée et pensée en action) et de nous y
emmener de manière imprévue, sans effet de manche ni quelconque gesticulation.
Comme le note Pierre-Yves Soucy dans son essai L’incertitude à l’œuvre [1],
« elle marque une intention manifeste de retenue alors que son auteur
redoutait l'expansion complaisante des
idées… Il dédaignait les approximations exubérantes afin de faire prévaloir
l'expression la plus concentrée, la plus incisive ».
Et pourtant, qu’est-ce qui pourrait me retenir au fond dans
cette poésie, dont je me sens a priori
si éloigné, appréciant pour mon compte les dérapages de la langue, les excès,
les détournements, les jongleries ? Rien de plus essentiel, je le répète,
et rien finalement de plus sobre et de plus riche, en substance, que de se retrouver
tout à coup au point de butée d’une aporie philosophique, pris au piège du
raisonnement, face à l’écran opaque d’une logique devenue défaillante, de se
tenir en position d’équilibre dangereuse, au bord de l’impensable, prêt à
plonger dans le grand bain d’acide de l’existence. La poésie de Jacqmin, « noire,
abstraite et taciturne » selon les mots de Laurent Albarracin [2], porte
la poésie à la pointe de son mystère diamantaire — la question de la question
de la question — et c’est pourquoi cette voix est si précieuse, expression de
l’incertitude qui prend acte de sa dépossession, mais n’en continue pas moins de
forcer l’indicible pour en faire ressentir l’ineffable.
Lorsqu’on
suit la pente d’un argument jusqu’à
sa
preuve,
on
s’aperçoit qu’il n’y a rien à soutenir.
Ne sachant
pas que le mot
engendre
plus de distance que l’espace,
d’aucuns se
sont résolus à parler comme on se met
en chemin
par un
temps noir de bise. On les a retrouvés
morts
dans la
poussière blanche de la signification.
Le livre de la neige, extrait.

[2] Dans la lecture brillante qu'il en fait, à l'occasion de la publication posthume de Eléments de géométrie (éditions Tetras Lyre, 2005).
Promenade photographique à travers Les saisons
de F. Jacqmin
Inscription à :
Articles (Atom)