La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

mercredi 26 septembre 2018

L'écart et la distance, Rémy Leboissetier (Maximes et Mixtures, vol. 10, novembre 2017)

Avec la série Maximes et Mixtures, initiée en 1998, l'auteur entendait recueillir « les plus larges impressions de l’expression brève ». De fait, la série se décline, selon les thèmes retenus, par des apports divers qui composent un mode d'expression multiforme, déployant une poétique du fragment : combinaison d’observations, de réflexions et de considérations, de traits et de pointes, avec le support de citations intertextuelles. Au sujet de ce genre et de sa forme stylistique, l’auteur note : Par ce qu’elles donnent à voir et à entendre, les petites formes littéraires demeurent essentielles : c’est une humeur, un état d’esprit, un art de la touche qui conjugue rigueur et souplesse, gravité et légèreté. Maximes et Mixtures est aussi un espace d’échange entre le texte et l’image, puisque chaque titre de la collection s’accompagne d’œuvres d’artiste : L'écart de la distance comporte une série de 6 images de Salvatore Puglia, extraite de sa série Ruins in the forest (tirage numérique sur verre, carte IGN). Ce dixième volume clôt la collection.

 « La distance ne se laisse pas appréhender dans le seul espace physique, même s'il est question de mesure, de pondération : c'est le fait d'une relation de tout autre nature et dimension, qui dépend moins de la proximité ou l'éloignement des êtres que de leur volonté d'approche, qualité d'attache ou force de détachement. On aimerait régler la balance à sa convenance, alors qu'il est si difficile d'assurer son propre équilibre, d'accorder ses conditions de repli et participation, suivant ses états d'affection ou désaffection.


L'écart, indépendamment de la valeur de cette distance, est en nous comme un jardin clos dont le centre serait une fontaine, un coin d'enfance épargné, profond à n'en pas douter ; écart dont le réglage importe moins que la régulation, l'"ensourcement" ; écart qui perdure, par-delà l'étreinte des corps et leur arrachement ; écart qui renaît, allais-je dire, alors qu'il ne fait que se maintenir là, discrètement, entre le retrait et le débord, le silence et la parole, le rire et les larmes. »