Au
milieu des années 1980, à la suite d'une série de textes, pour la
plupart écrits en duo avec mon acolyte Marc Simon sur le thème des
métiers imaginaires et publiée dans le cadre d'une revue (Cahiers
du rigolisme N°14, dont ce fut la dernière livraison), je
commençais à collecter, au gré de mes lectures, tous les métiers
se rapportant à ce type. Cette opération de collectage, qui n'avait
rien d'un travail de recherche systématique, a mis quelques
décennies pour aboutir à ce Répertoire
des métiers imaginaires,
publié en septembre 2018 aux éditions du Sandre, et qui rassemble 115
entrées, puisées dans des œuvres d'auteurs, littéraires et
graphiques, d'hier et de maintenant, d'ici ou d'ailleurs, de Jonathan
Swift au dessinateur Marc-Antoine Mathieu.
Sur
la base des textes originaux de ces métiers collectés, j'ai
souhaité aller plus loin que la mise en forme d'une notice et
l'établissement d'une anthologie, et donc effectuer un véritable
travail d'écriture/réécriture, ouvrant parfois d'autres voies ou
proposant de nouvelles approches. Un travail synthétique et
stylistique... Certains textes ont été ainsi créés entièrement,
dans le cas de sources graphiques par exemple, d'autres ont été
sérieusement « dépoussiérés »,
d'autres encore ont été exploités dans une direction différente
de l'idée originale... Bref, je me suis autorisé à prendre le
maximum de liberté, tout en veillant naturellement à extraire le
meilleur jus du texte initial, à partir de ses éléments les plus
significatifs. Un seul texte a été reproduit dans son intégralité : il s'agit du « professeur d'apparences (et de mimique
quotidienne) » de Alexandre Vialatte, d'une nature impeccable.
L'ouvrage
offre un singulier tour d'horizon des multiples formes de
l'occupation humaine, propose en appendice une nomenclature
ad hoc,
allant du Génie
climatique et météorique
(avec une gestion de l'énergie appliquée aux orages, tempêtes ou
aux aurores) aux Activités
extra-territoriales et planétaires
faisant valoir le concept d'écologie universelle (Société de
laveurs d'étoiles, de Julio Cortazar). Beaucoup de ces métiers
peuvent étonner, mais nous ne sommes jamais bien loin de la réalité
observée : c'est ce que j'explicite dans un texte en postface,
« L’œuvre d'imagination ou l'imagination à l'ouvrage »,
qui fournit d'autres exemples de métiers, mais qui définit surtout
le cadre et les contours, c'est-à-dire les conditions d'entrée de
ceux qui figurent dans le Répertoire :
« Dans
les termes autant que dans les faits, il s'agit de distinguer entre
métier
imaginaire
et emploi
fictif
ce que la réalité contient de faux et ce que l'imagination peut
comporter de vrai. Croyez que que cela ne se fait pas au premier
regard, car il faut tenir compte de la tension superficielle et
pression des grands fonds, autrement dit de l'illusion des apparences
et de l'apparence des illusions. »
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