La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

lundi 18 février 2013

She Herself Alone - The art of toy piano, Margaret Leng Tan [Mode, 2010]

Margaret Leng Tan, qualifiée de "reine du piano-jouet" par le New York Times, propose avec ce disque (disponible également en DVD) une suite de pièces de compositeurs pour la plupart vivants : Laura Liben (1943), Ross Bolleter (1946), Jerome Kitzke (1955), Toby Twining (1958), Erik Griswold (1969) et du vétéran George Crumb qui aura 84 ans en octobre prochain. Cette distinction royale, Miss Tan la doit bien sûr à son talent et à ses choix d'interprétation, mais principalement à John Cage, décédé en 1993, qui composa lui-même une Suite pour toy piano en 1948, que Margaret Len Tan interprète ici, ainsi que son propre arrangement de Dream, que John Cage composa pour le chorégraphe Merce Cunningham, et qui fait écho aux compositions d'Erik Satie.
 
Après avoir découvert la Suite pour piano jouet de Cage en 1993, Margaret Leng Tan a été fascinée par le potentiel artistique de ce mini-instrument de concert, et à la suite, par d'autres de même facture, dédiés aux enfants, qui ont fini par former au cours des années une espèce de petit théâtre.

Un premier album, The art of toy piano  sorti en 1997 présente des arrangements de Satie, Philip Glass, mais fait entendre aussi une version de Eleanor Rigby des Beatles, arrangée par Toby Twining. On pourrait dire que cela est assez rigolo, juste amusant, mais à l'écoute on doit admettre que ce type de musique dépasse le simple exercice et possède la valeur d'un véritable enchantement, d'enfantine chamanerie. Pour paraphraser Jorge Luis Borgès, on pourrait dire de Margaret Leng Tan « qu'elle interprète la musique avec le sérieux d'une enfant qui s'amuse ». La rigueur évidente de l'exécution, considérant la maîtrise moins évidente de ce genre d'instruments pouvant ne pas sonner « juste » requiert une capacité d'adaptation de tous les instants. Bien entendu, ce qui ravit dans cette musique sérieuse et drôle, c'est justement le jeu, dans tous les sens du terme, d'un art funambulesque.


2 commentaires:

  1. Ou comment détourner un jouet au son insupportable pour en faire une œuvre d'art à part entière, merci et bravo pour la trouvaille !

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  2. C'est tout l'art de l'enfance de l'enfance de l'art, quand il ne se prend pas trop au sérieux !

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