La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

jeudi 6 décembre 2012

Alice : Peter Newell

Peter (Sheaf Hersey) NEWELL, est un auteur et illustrateur américain, né dans l'Illinois en 1862 et mort à New York en 1924. Il travaille d'abord dans un atelier de photographe et arrive à New York en 1882. Restant pour une large part autodidacte, Newell bâtit sa réputation entre les années 1880 et 1890 pour ses dessins humoristiques et poèmes publiés dans Harper's Weekly, Harper's Bazaar, Scribner's Magazine, The Saturday Evening Post, Judge et autres magazines. Plus tard, il écrit et illustre plusieurs livres pour enfants : Topsys and Turvys (1893), un ensemble de poèmes comportant des images se lisant de haut en bas et de bas en haut, The Hole Book (1908), où un trou réel, au centre du livre, figure diverses situations, The Slant Book (Le livre en pente, 1910, édité en France en 2007 chez Albin Michel), où une poussette en folie, échappée des mains de la nounou, traverse la ville et termine sa course contre un arbre, projetant le bambin dans une meule de foin. Ces livres à « système » font de Newell un dessinateur imaginatif et un précurseur des livres-objets.

Il a aussi créé une série de comics, The Naps of Polly Sleepyhead, parue dans le New York Herald à partir de 1905 (éditée en France, chez Albin Michel également, sous le titre Les siestes de Polly, en 2009), proche dans l'esprit du personnage de Little nemo de Winsor McCay. Par ailleurs, Newell a illustré bon nombre de contes populaires, mais aussi des œuvres d'auteurs, dont celles de Mark Twain, Stephen Crane et Lewis Carroll...

"Les plus ambitieux (et plus controversés) des livres pour enfants de Peter Newell furent ceux qui constituent l'ensemble des éditions de Alice au pays des merveilles (1901) ; A travers le miroir (1902) et La chasse au Snark (1903). Il est certain que personne ne peut se représenter les œuvres de Lewis Carroll sans penser aux illustrations de John Tenniel, mais Harper & Brothers décidèrent qu'il était temps que les célèbres histoires soient actualisées.../...
Les illustrations de Newell soulignent l’absurdité, et non la respectabilité, des œuvres de Carroll. Certes, Newell était en quelque sorte limité par l’interprétation par Tenniel du Chapelier Toqué, du Lièvre de Mars, de la Tortue Fantaisie, du Chat du Cheshire et de tous les autres étranges personnages, mais l’artiste américain leur a néanmoins donné vie et éclat dans ses propres créations. Les livres étant remplis d’innombrables planches en demi-teintes, Newell a eu l’honneur de décrire des péripéties que même Tenniel n’a pas eu l’opportunité d’illustrer ; et même le sujet le plus insignifiant a été traité avec sympathie par l’artiste. Newell a affirmé que toutes les créatures absurdes imaginées par Caroll étaient de vrais personnages et qu'il leur accordait le même degré d'importance, tant du point de vue de l'humour que de l'action, et qu’Alice au Pays des Merveilles est une pièce de théâtre dans laquelle les acteurs secondaires sont, à leur façon, aussi brillants que l’héroïne. Seule l’Alice de Newell, dont le portrait est inspiré par la fille de l’artiste, Joséphine, fait quelque peu défaut ; brune, plutôt quelconque, trop mature, elle n’est pas l’Alice idéale."



Hearn, Michael Patrick. “Peter Newell, American Comic Illustrator.” American Book Collector 4.4 (July-August 1983, extraits)

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