La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

samedi 16 juin 2012

Naked Songs for Contortionists, Only A Mother [T.E.C. Tones, 1991]

C’est l’un des charmes de la Toile que de pouvoir trouver enfin 1 exemplaire de ce CD que votre lièvre précieux cherche depuis environ 15 ans dans le réseau inextricable de son cyber-terrier. Imaginez le formidable bond qu’il fit à ce moment-là, à en crever le plafond de sa galerie ! Mais l’état d’euphorie passée, passons aux choses sérieuses et gardons les pattes sur la Lune.

1991, c’est l’année de réalisation du premier CD de Only a Mother mentionné ici (dont je trouve le package design de Rex Ray malheureusement assez laid), qui comporte un ensemble de 23 compositions joyeusement débridées, dans un genre acoustique délicieusement corrompu, de folklore foldingue et parfois de brass-band « fanfaronronnant ».
Outre Frank Pahl, dont on parlera plus longuement, la formation regroupe à cette date : Bobbi Benson, Doug Gourlay, Marko Novachcoff et Mary Richards, ainsi que quelques invités, dont le notoire Eugene Chadbourne qui participera plusieurs fois aux productions de Only a Mother.

C’est aussi l’année où l’un des principaux membres fondateurs du groupe, Frank Pahl en l’occurrence, présente son premier album solo, The Cowboy Disciple. Tout au long de l’existence de Only a Mother, qui aura duré environ dix ans, Frank Pahl réalise des albums en son nom et répond aussi à de nombreuses commandes pour des spectacles de danse, de théâtre et le cinéma. Sa discographie personnelle est largement plus étoffée que celle de Only A Mother et comprend de très nombreuses collaborations (avec Klimperei, notamment, formation lyonnaise à géométrie variable, fondée en 1985 par Françoise Lefebvre et Christophe Petchanatz)

Briks are naked, dammit !!!, titre #3 de Naked songs for Contortionists contient une citation musicale de Hello Skinny des Residents. Certains autres titres, comme Gertie Day (#17), font entendre un style vocal assez survolté également familier des « Eyeballs Buddies ». Cela ne trompe pas. Il y a en effet plus d’un lien avec ce groupe, notamment avec le label T.E.C. Tones fondé en 1986 par Tom Timony à San Francisco, « sur les cendres de Ralph Records, devenu la structure de production personnelle des Residents » et qui permit la réalisation de quelques albums du groupe californien, mais aussi de Renaldo and the Loaf, Jad Fair et Half Japanese, Snakefinger. Toutefois, le lien musical de Only a Mother est bien plus proche de l’esprit acoustico-tarabiscoté de Renaldo& the Loaf que des Residents.

Twittering Machine
Frank Pahl participe aussi à un hommage au groupe, Eyesore : A Stab At the Residents (Vaccination Records, 1996) et l’année suivante, sur le même label Vaccination, Frank Pahl sort son album In Cahoots en faisant appel à plusieurs compagnons de jeux de Only a Mother et de musiciens complices, dont Eugene Chadbourne, mais aussi Brian Poole (ex-Renaldo de Renaldo & the Loaf), ce qui confirme une parenté dans le genre « déjanté ».

Frank Pahl, en plus de jouer quantité d’instruments (guitare, mandoline, clarinette, accordéon, orgue, harmonium, euphonium, balaika, rack,  etc.), en est un artisan-créateur, à l’exemple de Pierre Bastien (qu’il rencontre à Genève en 1998), Ken Butler, etc. et utilise des combinaison d’instruments-jouets, comme Pascal Comelade.

 

Deux albums vinyls ont précédé Naked songs for contortionists : en 1987, c’est Riding white Alligators, qui consacre la naissance officielle du groupe (dont on ne connaît malheureusement pas grand-chose de la genèse), suivi en 1989 de The Romantic Warped (que j’ai trouvé, comme dit mon ami Il Signore Corrado, par je ne sais quels « biais détournés » en téléchargement sur internet).

En 1995, c’est l’album Feral Chickens qui constitue, selon Frank Pahl, « l’effort le plus important de Only A Mother », compte tenu sans doute de l’audience qui lui fut accordée et du nombre de ses ventes. Notons que ce CD reste disponible, bien qu’en voie de disparition certaine…






En 1998, Damned Pretty Snout met fin à la discographie du groupe (en fait, c’est Frank Pahl qui propose ce disque sur son site internet en copies CD-R, réalisées sur un matériel d’enregistrement professionnel). « Ce fut la dernière réalisation où nous étions encore tous réunis, et qui met en valeur le meilleur de notre matière musicale, avec de grandes interventions d’invités, comme Eugene Chadbourne et Luc Houtkamp. La dernière remarque, je l’avoue, à mon niveau de maîtrise de la langue, m’échappe un peu : « Now if only I could find matching socks ».

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