C’est l’un des charmes de la Toile
que de pouvoir trouver enfin 1 exemplaire de ce CD que votre lièvre précieux cherche depuis environ
15 ans dans le réseau inextricable de son cyber-terrier. Imaginez le formidable
bond qu’il fit à ce moment-là, à en crever le plafond de sa galerie ! Mais
l’état d’euphorie passée, passons aux choses sérieuses et gardons les pattes
sur la Lune.
1991, c’est l’année de réalisation
du premier CD de Only a Mother mentionné
ici (dont je trouve le package design
de Rex Ray malheureusement assez laid), qui comporte un ensemble de 23
compositions joyeusement débridées, dans un genre acoustique délicieusement
corrompu, de folklore foldingue et parfois de brass-band « fanfaronronnant ».
Outre Frank Pahl, dont on parlera
plus longuement, la formation regroupe à cette date : Bobbi Benson, Doug
Gourlay, Marko Novachcoff et Mary Richards, ainsi que quelques invités, dont le
notoire Eugene Chadbourne qui participera plusieurs fois aux productions de Only a Mother.
C’est aussi l’année où l’un des
principaux membres fondateurs du groupe, Frank Pahl en l’occurrence, présente
son premier album solo, The Cowboy
Disciple. Tout au long de l’existence de Only a Mother, qui aura duré environ dix ans, Frank Pahl réalise
des albums en son nom et répond aussi à de nombreuses commandes pour des
spectacles de danse, de théâtre et le cinéma. Sa discographie personnelle est
largement plus étoffée que celle de Only
A Mother et comprend de très nombreuses collaborations (avec Klimperei, notamment, formation
lyonnaise à géométrie variable, fondée en 1985 par Françoise Lefebvre et
Christophe Petchanatz)
Briks are
naked, dammit !!!, titre #3 de Naked songs for Contortionists contient
une citation musicale de Hello Skinny des
Residents. Certains autres titres,
comme Gertie Day (#17), font entendre
un style vocal assez survolté également familier des « Eyeballs
Buddies ». Cela ne trompe pas. Il y a en effet plus d’un lien avec ce
groupe, notamment avec le label T.E.C.
Tones fondé en 1986 par Tom Timony à San Francisco, « sur les cendres
de Ralph Records, devenu la structure
de production personnelle des Residents » et qui permit la réalisation de
quelques albums du groupe californien, mais aussi de Renaldo and the Loaf, Jad
Fair et Half Japanese, Snakefinger. Toutefois, le lien musical
de Only a Mother est bien plus proche
de l’esprit acoustico-tarabiscoté de Renaldo& the Loaf que des Residents.
Twittering Machine |
Frank Pahl participe aussi à un hommage au groupe, Eyesore : A Stab At the Residents (Vaccination Records, 1996) et l’année
suivante, sur le même label Vaccination,
Frank Pahl sort son album In Cahoots en
faisant appel à plusieurs compagnons de jeux de Only a Mother et de musiciens complices, dont Eugene Chadbourne, mais
aussi Brian Poole (ex-Renaldo de Renaldo
& the Loaf), ce qui confirme une parenté dans le genre « déjanté ».
Frank Pahl, en plus de jouer
quantité d’instruments (guitare, mandoline, clarinette, accordéon, orgue, harmonium,
euphonium, balaika, rack, etc.), en est un artisan-créateur, à l’exemple
de Pierre Bastien (qu’il rencontre à Genève en 1998), Ken Butler, etc. et
utilise des combinaison d’instruments-jouets, comme Pascal Comelade.
Deux albums vinyls ont précédé Naked songs for contortionists : en 1987, c’est Riding white Alligators, qui consacre la naissance officielle du groupe (dont on ne connaît malheureusement pas grand-chose de la genèse), suivi en 1989 de The Romantic Warped (que j’ai trouvé, comme dit mon ami Il Signore Corrado, par je ne sais quels « biais détournés » en téléchargement sur internet).
En 1995, c’est l’album Feral Chickens qui constitue, selon Frank Pahl, « l’effort le
plus important de Only A Mother », compte tenu sans doute de l’audience qui
lui fut accordée et du nombre de ses ventes. Notons que ce CD reste disponible,
bien qu’en voie de disparition certaine…
En 1998, Damned Pretty Snout met fin à la discographie du groupe (en fait,
c’est Frank Pahl qui propose ce disque sur son site internet en copies CD-R,
réalisées sur un matériel d’enregistrement professionnel). « Ce fut la
dernière réalisation où nous étions encore tous réunis, et qui met en valeur le
meilleur de notre matière musicale, avec de grandes interventions d’invités,
comme Eugene Chadbourne et Luc Houtkamp. La dernière remarque, je l’avoue, à
mon niveau de maîtrise de la langue, m’échappe un peu : « Now if only
I could find matching socks ».
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