L’appellation évoque un univers en chantier, interzone de
friches vipérines, où poussent l’euphorbe vivace et la construction modulaire aux senteurs migratoires et transit saturnien. On sait que l’euphorbe produit du latex, un lait
toxique. Algecow serait de même essence, du même grain issu — antidote de la
musique aseptisée. Mais c’est aussi ce suc s’écoulant des mamelles de la vache,
ou de la semence pulsée du taureau blanc Apis.
Algecow est un produit de ferme industrielle déréglementée
désirant farouchement retourner à la vie sauvage, un produit d’hybridation
"alchimérique", porteur d’une énergie chamanico-cataleptique. Toujours prêt à la bigarrure, les
deux bonshommes, la tête dans le bidon, gardent un air d’enfance "fanfaraonique", extrait à volonté de
leur mine de fer aimanté. Off limits.
Revenus de l'âge de pierre, ils font tourner leur meule à aiguiser et apportent avec eux le chant d’algue frappée, des accords de croupe délicieusement fouettée, une langue
verte qui marie le bon du bond, l’abrupt et le tonitruant. Archaïque autant
qu’arcadienne, la musique d’Algecow réveille en nous les bruits de la forêt
primordiale : elle a la beauté évidente du veau marin par nature élevé sous la mer,
du blues pur coton, mais conjuguant l’apport de matières
synthétiques de claviers intempérants et rythmes épicés dépassant allègrement la mesure. Addobbo !
Votre lièvre précieux adoube illico les derviches d’Algecow, Thomas Barrière et Bastien Pelenc, deux fiers chevaliers de la Fable ronde.
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